Maires de Châtillon depuis la révolution

 Le 15 mars 2020 a été élu Bernard Marconnet, 25 ème maire de Châtillon. C'est l'occasion de rééditer l'article de Marius Richard, paru en 1988 (réactualisé en 2020) dans le bulletin n°8 de la Licorne où il reprenait la liste des maires depuis le révolution, nommés ou élus suivant le régime en place.
NB: Mise à jour le 21 septembre 2024.
B.C.

 

Depuis le Moyen Âge, les Communautés Paroissiales étaient dirigées par des "sindics" ou "syndics" nommés par l'intendant de la Généralité de Lyon. Responsable de la bonne marche administrative de la communauté, le "sindic" avait la charge des bâtiments communaux : églises, cure, école,… et devait organiser les corvées pour l'entretien des routes.

En somme, il occupait la fonction des maires d'aujourd'hui.

À l'aube de la révolution française, le "sindic" de la paroisse de Châtillon était depuis plusieurs années Jean-Baptiste Marduel, habitant au lieu-dit La Font-Goirand.

Dans les jours qui suivirent l’euphorie de la prise de la Bastille, il fut proclamé premier membre de la nouvelle municipalité. Malgré ses protestations du 7 aoust 1789,  formulées au bureau du département, l'intendant de la Généralité de Lyon le confirme dans ce rôle pour au moins deux ans encore. Il fut donc le premier maire de la commune de Châtillon.

Quant aux consuls (magistrats municipaux), supprimés, ils furent remplacés par des officiers publics.
 

Jean-Baptiste Marduel

Né en 1720 à Châtillon, il était fils d'Antoine Marduel et de Michelle Dorieux de la Barollière. Vers 1400, la famille Marduel habitait le hameau de Marduel à Ste-Paule ; plus tard, on le retrouve à Theizé, puis à Châtillon. Jean-Baptiste était cultivateur et géomètre arpenteur.

En novembre 1791, les citoyens doivent élire un nouveau maire. Au premier tour, est élu Jean-Benoît Marduel, fils de Jean-Baptiste. Cependant, Jean-Benoît est déjà électeur au Canton et malgré ses 32 voix contre 20 à Blaise Gambet, il refuse le poste. C'est ainsi qu'au second tour est nommé avec 47 voix :
 

Blaise Gambet

En vertu de la loi du 20 septembre 1792, les registres paroissiaux doivent être déposés à la Maison Commune (de nos jours la mairie). Dans ces registres, en deux exemplaires, étaient inscrits naissances, mariages et décès ; ils étaient tenus par le curé de la paroisse. Les registres paroissiaux sont clos par Blaise Gambet le 18 novembre 1792 An 1er de la République Française. Ces livres deviennent "registres d'État civil". Ce sont désormais des officiers publics, adjoints au maire, qui remplacent le curé.

Le 26 nivôse an II (16 janvier 1794), les archives mentionnent comme maire (date de nomination inconnue) :
 

Jean-Pierre Marduel

Fils de Pierre Marduel et d'Antoinette Chollet, il demeurait au hameau de la Barollière ; son grand-père était Gaspard Marduel, marié à Marguerite Dorieux. Ce Gaspard descendait des Marduel de La Fontgoirand et a fondé la branche des Marduel de la Barollière.

Jean pierre Marduel épousa Andrée Rougier, fille de Claude Rougier et de Catherine Palmier du hameau des Granges. Par héritage, il deviendra propriétaire des Granges dites  basses, appelées par la suite "Granges Marduel".
 

Jean-Pierre Simon

Le nom de ce maire apparaît le 8 ème jour de Fructidor an 8 (26 août 1800) date de nomination inconnue.
 

Pierre Simon

En 1801 (An 9) Pierre Simon, maréchal-ferrant, est nommé maire de la commune. Son adjoint n'est autre que Jean-Benoit Marduel, fils de Jean-Baptiste. Pierre Simon et Jean Benoît feront refondre à Chamelet la grosse cloche de la Chapelle Saint-Barthélemy.

Jean Marduel

Le 28 avril 1808, le comte d’Herbouville, préfet du Rhône, nomme Jean Marduel au fauteuil de maire. il est fils de Jean Benoît Marduel. On l'appelle Jean Marduel  dit « du Bourg » pour le différencier des autres Marduel de la Fontgoirand , de la Barollière, de laye, etc…

Le 26 avril 1813, le sous-préfet nomme aux fonctions de maire Dubost Père , et Gambet, dit "Dauphin" au poste d'adjoint.

Dubost doit être installé dans ses fonctions le 6 mai 1813 et prêter serment à l'empereur devant l'assemblée. Mais il refuse la place et le fauteuil de maire est donné de nouveau à :
 

Jean Marduel

Dans un premier temps, exalté par les idées révolutionnaires, celui-ci n'a pas suivi l'Empire de gaîté de cœur.  L'abdication de l'Empereur, le 6 avril 1814 , partant en exil pour l’ile d’Elbe, lui permet d'exprimer de nouvelles opinions en faveur des Bourbons de la Première Restauration. L’ennui pour lui est que le 1er mars 1815, Napoléon Ier débarque à Golfe-Juan et "l'aigle vole de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame". Jean Marduel est destitué par le peuple Châtillonnais ; sur ordre du préfet, le maire remet titres,  papiers et registres à son successeur, Antoine-Marie Gambet.
 

Antoine-Marie Gambet

Il est installé dans ses fonctions le 4 juin 1815. Debout, découvert, il prête serment "je jure obéissance aux constitutions de l'empire et fidélité à l'empereur". Il est suivi de Jean Moiroud fils, son adjoint, en présence de l'Assemblée.

Waterloo sonne le glas de l'Empire le 18 juin 1815 et le retour de Louis XVIII avec la Seconde Restauration ramène :
 

Jean Marduel

On trouve sa signature en 1815/1816 puis celle de :
 

Georges vachet

Notaire à Châtillon, maire de la commune, il partira pour Chessy en proposant Jean Marduel comme remplaçant. Les griefs formulés contre ce dernier sous la Seconde Restauration des Bourbons étant apaisés, il retrouve de nouveau le fauteuil de maire.
 

 

 

Jean Marduel

Sa signature figure sur des actes du 11 juillet 1818. Il restera maire de la commune sous Louis XVIII et sous le règne de son frère, le comte d'Artois, devenu Charles X, qui abdiquera le 2 août 1830, laissant la couronne au Duc d'Orléans, Louis-Philippe. De nouveau destitué, Jean Marduel sera remplacé par arrêt du préfet du 23 août 1830, par son frère cadet, Pierre-Francois.
 

Pierre Francois Marduel

Le 19 septembre 1830, prestation de serment du maire et des officiers municipaux; debout et découverts ils déclarent : "je jure fidélité au roi des François, observance à la Charte constitutionnelle et aux lois du Royaume".

Pierre-Francois sera installé par le sous-préfet, le 4 décembre 1830.

Le pont de pierre sur l’Azergues sera construit en 1834.

En 1840 Pierre-Francois Marduel laisse la place à :
 

.... Gambet

C'est sous sa magistrature, qu’à l'occasion d'une visite "officieuse" du sous-préfet est prise la décision de "sauver la chapelle du château".

Au cours de l'année 1846, sera installé :
 

Jean -Claude Moiroud

Propriétaire agriculteur, marié à Francoise Marduel (branche de la Barollière), il habite à Châtillon au lieu-dit La Roche.

Sous sa magistrature la Chapelle Saint Barthélémy sera restaurée par l'architecte Tony Desjardins, en 1849. La décoration suivra, telle que nous la connaissons aujourd'hui, grâce au travail du curé Guillaume Lavaure, aux Châtillonnais et aux nombreux donateurs.

Dans les années suivantes, la mairie-école sera construite et le bief de la place recouvert. Grâce au legs de la famille Dalin, une nouvelle église est entreprise, malheureusement abandonnée par la suite, faute d'argent.

Élevé au titre de chevalier de la Légion d'honneur, le 27 août 1865, il prête serment et jure fidélité à Napoléon III.

Maire sous Louis-Philippe et Napoléon III, il démissionne après Sedan, à la naissance de la IIIème République, le 4 septembre 1870, laissant la place à :
 

Antoine Lassalle

Né le 25 octobre 1852 à Morancé, il épouse Magdeleine Marduel, fille de Jean-Pierre-Magdeleine, habitant le château de Bel Air à Fleurieux sur L'Arbresle, lequel est fils de Jean Marduel, dit "Du Bourg", l'ancien maire de Châtillon. Par son mariage, il devient propriétaire de "Chez Léger" déformation de "chez le gés" surnom donné à Fleury Rogier dit le "gés" ou le "gez".

Sur la terre de Montchevrier, il fait construire ce que l'on appelle le "château Lassalle".

Élu le 14 mai 1871, par 7 suffrages sur 10 votants, il démissionne de ses fonctions de maire le 5 novembre 1871. Il était conseiller général, chevalier de la Légion d'honneur.

Lors d'un nouveau scrutin, par 9 voix sur 10, est élu :
 

 

 

Hubert Ponteille

installé le 14 novembre 1871, il démissionne le 1er mars 1874, suite à l'arrêté du préfet du 20 février 1874 qui nomme à nouveau maire :
 

Jean-Claude Moiroud

qui est installé par son prédécesseur le 1er mars 1874. Il sera réélu le 8 octobre 1876, mais il démissionne après l'élection de :
 

Hubert Ponteille

Le 11 janvier 1877. Sous son mandat furent projetés la démolition de la chapelle d’ Amancey et l'agrandissement du cimetière. Conseiller général le 25 janvier 1881, il laisse la place le 17 février 1881 à son ex adjoint :
 

Francois Caillot

La démolition de la Chapelle Saint-Roch et le réaménagement du cimetière du même nom seront effectués en 1884.
 

Jacques Girin

Élu maire le 17 septembre 1889, il sera remplacé quelques mois plus tard par :
 

Barthélémy Montessuit

Maire le 5 février 1890, il ne le restera que peu de temps puisque le 10 février 1890, on retrouve :
 

Jacques Girin

Qui laisse le fauteuil à son prédécesseur le 25 juillet 1892 où se réinstalle :
 

Barthélémy Montessuit

Le 11 juillet 1895 ramène :
 

Francois Caillot

Docteur en médecine, il laisse la place à :
 

Antoine Ponteille

Nommé maire le 16 mai 1904, puis sénateur le 11 mars 1909, il décédera en 1918 et sera remplacé par :
 

.... Moiroud

Élu le 10 décembre 1919.

En 1923 le maire en place est alors :
 

Jean Antoine caillot

Né le 16 décembre 1872, Docteur en médecine, fils de Jean Marie-Caillot et de Magdeleine Marduel, fille de Pierre-François Marduel, ancien maire. Il sera réélu en 1925 et gardera le fauteuil jusqu'à 1945. Il décédera à Châtillon le 30 août 1945.
 

Claude Chasselay

Né le 20 septembre 1900, il entre au conseil municipal à la libération. Elu le 18 avril 1945, il occupera la mairie durant 21 ans jusqu'au 12 avril 1966 ; puis il reste conseiller municipal.

Au cours de ces années, fut entreprise l'extension des réseaux d'adduction d'eau,  EDF et des chemins.

L’achat en viager de la propriété Gambet permit la construction du groupe scolaire, l'aménagement du local de la poste et de la première salle des fêtes. C'est de cette époque que datent l'installation de la cimenterie Lafarge et l'acquisition des terrains au lieu-dit "le Lac".
 

Joseph Fenouillet

Élu maire le 18 juin 1966
 

René Néret

Élu maire en mars 1971
 

Pierre Dupoizat

Elu maire en mars 1977 est réélu en mars 1983

Jean-Claude Duclot

Elu maire en 1989, est  réélu en 1995 et 2001

Bernard Marconnet

Elu maire en 2008, réélu en 2014 et 2020 fin de mandat le 21 septembre 2024 suite à une réélection en raison de démissions successives.

Bruno Fouillet

Elu le 21 septembre 2024

 

                                                                                                       
                                                                                                                Auteur: Marius Richard

                                                                                                                Bibliographie : Archives Marduel
                                                                                                                                        Archives municipales