Histoire de l'église Saint Barthélemy

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L'église Saint Barthélemy en travaux de rénovation fête ses 300 ans cette année 2023.


Retour sur la construction de l'église 1719 – 1723

Tout commence par une sordide histoire. Le 30 mars 1695, Benoit Archier, curé de Châtillon est tué d'un coup de pistolet par la femme du greffier Gaigneur. On ignore le mobile du crime.
Ce Benoit Archier hébergeait son vieil oncle Damase Archier qui était aussi précédemment curé de Châtillon. Afin que le vieil homme ne soit dépossédé de son logement par l'arrivée d'un nouveau curé, un élan de solidarité des Châtillonnais a permis que Damase Archier s'installe dans l’ancien presbytère où habitait le couple Gaigneur qui s’est enfui.

Pour remercier les paroissiens de leur solidarité, Damase Archier donna à sa mort 1500 livres qui devaient être employées à bâtir une nouvelle église.
L'église paroissiale Saint Barthélemy près du château, étant difficile d'accès et trop petite, cette somme permit d'envisager une nouvelle construction.
Marie-Pernette Dufournel, baronne de Châtillon, veuve de Jean-Baptiste d'Inguimbert de Pramiral et son fils Camille, offrirent 400 livres pour édifier un maître-autel en demandant que la future église fût dédiée à Saint Camille d'où l'inscription sur le fronton: DIVO CAMILLO.
L'emplacement fut choisi, les frères Grangeon, maîtres maçons, promirent que l'église serait terminée à la Saint Jean-Baptiste de l'an 1720.
Il fut convenu que les luminiers * et habitants fourniraient tous les matériaux nécessaires sur place, suivant plan et devis présentés aux frères Grangeon. De même ils promirent de leur payer la somme de 1050 livres en espèces pour la façon de leur travail, plus deux asnées et demi de vin clair et net et 50 journées de manœuvre.
Accord conclu, les papiers furent signés à la maison curiale le 16 juillet 1719. Joseph Grangeon signa pour lui et ses frères, ceux-ci ne sachant pas signer. De l’autre partie, on retrouve les signatures du curé Gonin ainsi que Souzion de la Régnière, Barthélemy Dupoizat, Antoine Marduel, Merlin, Dalbepierre notaire, Dalbepierre et Chagut. Il fut entendu que les pierres seraient toutes taillées.

Les travaux durèrent plus que prévu, mais enfin, le vingt unième jour du mois de Novembre mil sept Cent vingt trois, l'églize de saint Camille - située au bourg de Châtillon dont  la batisse fut commencée l’année 1719 par les deniers laissés pour ladite batisse par messire Damas Archier curé jadis dudit Châtillon aussy par les dépenses des habitant et curé dudit lieu a été bénite par messire Antoine Dufournel en présence de messire Camille d'Eguimbert Seigneur dudit lieu qui auroit demandé que ladite églize fusse dédié à St Camille sous la protection de la Vierge auquel jour elle a été bénite, en conséquence des permission pour ce accordées par Monseigneur l'archevêque Ledit Seigneur de Châtillon a fait présent à ladite églize de quatre cens livres pour la construction du maitre-autel.

 

*   Les luminiers étaient responsables des sources de lumière, préposés à la garde des objets précieux et ordonnateurs des cérémonies.

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Vers 1736, les pénitants blancs voulurent faire construire une chapelle attenante à la chapelle St Joseph pour leur usage. Celle-ci fut réalisée vers 1760. Par la suite vers 1776, le communauté paroissiale décide un agrandissement plus conséquent qui sera réalisé vers 1790.
Le choeur de l'église semi-enterré dans la colline subit au cours du temps beaucoup de dégradations due à l'humidité permanente ce qui impose de nombreux travaux d'entretien. Une grande restauration est entreprise en 1912.
Suite à cette restauration, l'église perd son vocable Divo Camillo et retrouve celui de Saint Barthélemy. Effectivement, la paroisse de Châtillon avait perdu son saint patron St Barthélemy (déjà attesté au 13 ème Siècle) suite à la restauration de la chapelle du château qui est devenue ND de Bon-Secours.

B.C.


Bibliographie

Les cahiers d'histoire La Licorne
Auteurs:  Marius Richard, Lucette Pinochet, Colette Fouillet